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Miguel GOMEZ Miguel GOMEZ : Congas |
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Vidéo : Jean-Michel MOREAU
Miguel Gomez y los compadres de la salsa, une filiation populaire..
L'heure était à la danse, ce soir à la cave du jazz. Une remarquable affluence venu de toute l'Île de France, soutenue par la réputation de musiciens hors pairs de Miguel Gomez et ses compagnons, était venu spécifiquement pour danser la salsa ce qu'ils n'ont pas manqué de faire, du fond de la salle avec une joie féconde en paroles, discussions, appels de connaisseurs aux moindres introductions rieuses du pianiste vénézuélien Franklin Lozada : Lorrez le Boccage a été véritablement investi d'un certain esprit de la salsa, lui plus habitué à l'exigence sourcilleuse du jazz.
Le groupe et son public d'habitués nous ont proposé de concert , l'un jouant pour l'autre ce qui se fait de mieux dans ce qu'on appellera la musique populaire. Beaucoup de reprises donc passant de l'inévitable Buena Vista Social Club et Compay Secundo et même, difficilement reconnaissable sous le rythme amérindien, de la pop anglaise issus du fond des âges à savoir Baby you can drive my car des premiers Beatles. C'est que ces musiciens se connaissent depuis 40 ans et il était très beau de voir leur connivence musicienne s'interpeller et se répondre au moindre signe et faire la part belle à l'extraordinaire maestria d'homme orchestre de "Cuchi" Almeida en bras droit chantant et jouant de la basse de sa seule main gauche, l'autre préoccupée de ses "Timbales", sans oublier la cloche du pied gauche, un homme qui permet à ce quartet d'être un véritable sextet. Le jeune trompettiste Alexis Bourguignon invité par ces vieux compères, issus de la musique classique et reconnu joyeusement par le public pour son apport populaire à la télévision n'a pas fait faute de participer à la fête, simplicité et virtuosité retenue allant donc toujours de pair.
Alors qu'est ce que la musique populaire ? Une propension à se rire de l'égo pour se joindre au public de connaisseurs, qui graduellement se déplaçait vers le fond de la salle pour danser aux airs reconnus. Pourtant ces professionnels réputés ne sont pas un groupe de bal et les applaudissements en cours de set en font foi, ces musiciens assermentés savent leur formule issue de leur culture amérindienne qui outrepasse de beaucoup leur seule appellation cubaine...
Deux interruptions parallèles ont pu nous faire entrevoir la relation que ce groupe avait avec leur public, une rapide coupure d'électricité a permis l'aide chaleureuse des auditeurs à chanter et réinvestir le groupe dans leur pratique ; c'est dans la nuit que leurs chants et la revenue de la musique sans partition ont permis au concert de prendre une autre dimension se terminant tous le monde debout au dernier morceau. Mais surtout une minute de silence pour le père de Miguel Gomez décédé cette semaine, et les danseurs diserts, vivants donc, se turent, stoppant la danse pour un père percussionniste et chanteur lui aussi. Voilà la musique populaire, une filiation , un respect, un deuil qui n'oubliera pas de reprendre son allégresse. «Mon père est mort, musicien lui aussi mais je suis avec vous « et dans la nuit du crachin venteux venu de l'Ouest c'est tout le soleil de l'Amérique, rieur et résistant qui est venu cérémonieusement se recueillir, chantant, dansant, souriant de par leur rythme filial.
Fletcher Christian
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