Miguel GOMEZ 16 novembre 2019

Miguel GOMEZ : Congas
"Cuchi" ALMEIDA : Baby-Bass / Chant / Timbales
Franklin LOZADA : Piano 
Manuel SIMONET : Trompette

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Photos : Valérie CARREAU




Vidéo : Jean-Michel MOREAU

 C'était comment ?

Miguel Gomez y los compadres de la salsa, un art doublement accompli.

L'heure était aux retrouvailles avec la salsa : après le grand succès de la première session il fallait enfoncer ce joli clou. Comme le dirait le philosophe on peut répéter deux fois histoire de se faire bien comprendre. Plus fataliste le littérateur nous préviendra qu'il n'y a pas de deuxième chance. Miguel Gomez y los compadres de la salsa n'en ont cure, professionnels et érudits du divertissement comme ils le sont. Pendant les balances ils s'autoproclament amuseurs et amusés par leur propre pratique bien avant qu'un très nombreux public ne viennent leur donner raison. Et c'est toute la cave du Jazz qui s'en retrouve familialement soudée, charmée par l'humour, les confidences, l'écoute des travaux parallèles des musiciens qui généreusement font part d'une vie artistique multiple aux passionnés bénévoles savourant l'humour contagieux et le succès prochain d'une salle comble.

C'est qu'il ne s'agit pas ici d'une simple histoire géographique de la salsa représentée ici par les origines diverses des musiciens, histoire didactique dont par auto-dérision ils se moquent volontiers. Très intelligemment on ira crescendo mais on se surprendra à des morceaux plus lents véritables ellipses instrumentales témoin cette reprise ambitieuse de compay segundo, déconstruite, étirée, ambiancée. On s'attendait à danser, la salle était prête en conséquences, on se retrouve à plaisir et pianissimo à méditer avant de reprendre le cours des choses qui sont joie, générosité, sens du partage.

C'est que Miguel Gomez, au discret leadership et surtout son bras droit cuchi almeida, l'homme orchestre ne se prennent pas au sérieux : après avoir assumé la culture, le swing, la mémoire de quarante ans de musique latine en commun ils donnent de bon gré au monde se qu'il désire : après deux rappels c'est en demandant au public de s'approcher, tous debout devant la scène, qu'ils changeront de registre : faire plaisir demande aussi une certaine modestie et communier exige de l'empathie au corps et au désir de l'autre ; on finira donc comme en oubliant l'ambitieuse première partie par un melting pot de tubes et standards remise ingénument à la sauce américaine et c'est le sourire aux lèvres que les auditeurs conquis, compris dans leurs attentes les plus simples, gratifieront ses excellents musiciens de longs remerciements sonores.

C'est bien le tour de force de Miguel et ses compagnons d'avoir sût distiller une forte confiance, un sourire communicatif soudant chacune des parties qui font le rouage d'un petit spectacle de musique populaire exigeante : un public connaisseur, joyeux de communier, des bénévoles de la cave du jazz heureux de leur action collective et des musiciens qui en conséquence se congratuleront : " Nous avons fait du beau travail " . Une deuxième fois, ce pourrait être périlleux, répétitif et donc déceptif. Par la qualité des trois parties ensembles, ce fût un véritable accomplissement.

Fletcher Christian le 17 Novembre 2019

 

 


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