Alexis VALET quintet

21 septembre 2019

Alexis Valet : Vibraphone
Adrien Sanchez : Saxophone
Simon Chivallon : Piano
Damien Varaillon : Contrebasse
Stéphane Adsuar : Batterie

 

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Photos : Valérie CARREAU


C'était comment ?

Alexis Valet quintet, jouer sans bruit
Des jeunes gens, moyenne d'âge une petite trentaine d'années, se sont invités et impertinemment imposés à la Cave du Jazz pour la première salve de la nouvelle année. Un album en poche présenté en avant-première et un instrument leader peu habitué, le vibraphone à la sonorité aussi bien chaude que froide. C'est peut dire que ce quintet étonne par leur maturité, alternant les morceaux rapides et les plus lents, tous composés par Alexis Valet, d'une très grande qualité de synesthésie, cette valeur sonore toute en rondeur et pour leur cas en prise directe. Elle n'est pas à proprement parlé visuelle, cinématographique (leur musique ne servira jamais de bande-son) mais engage d'autres arts, le théâtre, les arts plastiques et même pourquoi pas une certaine saveur de goût et de parfum.

Si on leur prête une application plus grande aux morceaux lents - qui d'après leur dire sont les plus soulignés dans l'album - les plus enlevés, à la prestance d'ensemble et au métier tout en connivences, engageront notre modeste préférence. Le plus simplement présentés, c'est de par leur brio, pourtant aux titres très prosaïques, qu'ils emportent l'adhésion. Soutenu par un batteur habité derrière sa cymbale, soucieux d'être constamment à l'écoute, c'est l'ensemble du quintet qui, sans jamais empiéter sur son partenaire emporteront de par la vitesse d'exécution de l'escrime, avec l'électricité cérébrale et la célérité de la main, les barrières de la retenue qu'ils semblent pourtant souhaiter : un morceau dira tout de leur rapport à la maîtrise, « quatre pintes », la quantité d'alcool qui conviendrait à leur réunion amicale (tous les cinq ont enregistrer l'album) avant de perdre mémoire, contrôle et moyen.

Nous sommes à la proximité de ce qui outrepasse l'ascendance mais aussi de ce qui idéalise : un morceau indolent, plus atmosphérique que les autres, centrifugera le concert. Alexis Valet le qualifiera de simple introduction à ce qu'ils ne sauraient de toute façon pas instrumentaliser. Un morceau injouable et donc seulement abordé c'est le monde alors qui est conquis. Quelques fois manquant soudainement de souffle, épuisé par son propre engagement, Alexis Valet s'écroule, s'arrête, distant, amène au jeu de ses collègues, avant de reprendre par ses quatre baguettes, le contrôle des opérations qui est l'horlogerie virtuose qui jamais ne bruit.

Fletcher Christian

L'Éclaireur du Gâtinais 2 octobre 2019

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