Le festival "au Bon-Coin"
Vendredi 26 août 2022 en ouverture du festival

Smoking FUZZ

Chant percussion : Nicolas Baroin
Chant saxophone : Émilie Hédou 
Trombone : Julien Leriche 
Trompette : Jérôme Lefier 
Clavier : Alban Legoff
Basse : Cyril Guibert
Guitare : Thomas Auberger
Batterie : Olivier Saget


Qui sont-ils ?
 
C'était comment ?

 

 






Photos : Valérie CARREAU

lien vers une vidéo sur facedebouc


C'était comment ?

Smokin’fuzz, un liant organique si nécessaire

Déjà un an, en septembre de l’année passée. Tout juste au sortir du covid-19, La Cave du Jazz recevait Émilie Hédou trio et la passion des admirables voix afro-américaines, l’habit aux chromos vintages, le petit théâtre à la burlesque connaissance de soi, la grâce sans la gravité, une énergie chienne et blonde. Ainsi la chanteuse à la chaude tessiture revêtit au mieux l’identité de la Cave du Jazz, qui est art du bonheur mais aussi voyage interculturel. C’est tout naturellement qu’en partenariat avec le festival du Bon Coin, La Cave du Jazz proposa ce petit trio intimiste qui égailla la salle St-Anne du Lorrez-Le Boccage. Hélas ou fort heureusement peut-être, une défection changea la donne et Emilie Hédou proposa, en dernier recours, un autre groupe où elle officie également. Son contraire pourtant par nature, avec Smokin’fuzz le festival au Bon Coin de Thomery n’en perdait certainement pas au change.

Car pour contenter un public debout et en plein air, cet ensemble de huit musiciens était sans doute plus à même de démarrer les hostilités. La manifestation put débuter ; tout en bord de Seine, composée d’une centaine de bénévoles déguisés et maquillés selon un thème défini, la Jungle, d’ateliers sous le signe du cirque organisé par des maîtres funambules, des tourneurs d’assiettes ou des jongleurs, d’un chapiteau central prêt à attabler les convives d’un restaurant aux saveurs orientales, de barnums de très honnêtes artisans, d’un vendeur de glaces à grand succès, d’une grande pergola au mur jaune comme provenue de Louisiane abritant la buvette des bières locales, d’un immense éléphant blanc en papier mâché, bienveillant témoin des deux-mille visiteurs, familles mais aussi bohèmes souvent, aux pieds nus, dreadlocks et pantacourts de rigueur, qui s’enjoueront tous ensemble lors ce long week-end de trois jours.

Il fallait donc ce groupe-là, cuivré et tonique, costaud à tenir la haute scène tendue de noir. Pour elle, la musique des Smokin'Fuzz dessinera ses combinaisons entre Rocksteady, Jazz jamaïcain, Early Reggae, Funky music et Ska fusion. Nouvelle recrue d’un groupe qui se démarque par sa maturité et vingt ans de pratique - avec en proportion un sens aigu de l’imagerie promotionnelle, véritables créations vendues à l’envi - Emilie Hédou lui apporte sa voix Soul, mais provenant bien sûr d’un timbre européen tellement hors des caricatures ! Comme bilingue en Soul, elle est véritablement l’égale des meilleures. Avec elle, c’est le groupe entier qui, loin de la Jamaïque ou même des États-Unis fait sienne et littéralement incarne une juxtaposition difficilement partageable de compositions personnelles et de reprises jamais citées, toujours réarrangées pour être là, ici et maintenant. C’est un tour de force de nous faire quasiment oublier, par le talent, pour notre présent même, les origines d’une musique historique.

Oui mais ici il y a autant de membres que d'influences musicales. Il est étonnant qu’une telle alchimie, s’établisse naturellement de par des musiciens si nombreux et distants géographiquement. On les imagine se voir peu, se réunir et répéter sporadiquement et pourtant ! C’est que leur union, en scène, se faisant autour du reggae, le sens festif les relie. Il n’est donc pas étonnant que Smokin‘fuzz en appelle constamment à se rapprocher, faire corps et réclamer le bruit du public. Leur existence l’exige. Ce liant organique est primordial aussi à leur diversité de styles. Par eux, notre joie est propre au prodige, ce puissant collage.

Fletcher Christian le 3 Septembre 2022

 

 

40863