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COLLECTIF SWING Simba BAUMGARTNER : guitare |
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Photos : Valérie CARREAU
L'Éclaireur du Gâtinais (22/12/2021)
Collectif Swing, sans crainte du temps mort. C’est sous un signe aléatoire et accidentel que l’année s’achève à Lorrez Le Bocage. D’abord la défection imprévue d’Opus 4 exigera la reprogrammation surprise, son remplacement par le Collectif Swing, groupe polymorphe bien connu de la Cave du Jazz qui le reçu déjà en 2015 et 2019. Prévenu seulement quelques jours avant échéance l’orchestre devra faire face au renoncement forcé d’un de leur guitariste tout juste victime d’un grave accident de circulation. Questionnement de quelques jours, expectative embarrassée… Le collectif fidèle à sa nature mouvante trouvera encore la solution dans l’apport occasionnel de nouveaux membres. C’est donc un groupe à l’hybridation radicale qui honorera le concert de ce week-end, composé de trois éléments permanents et trois autres invités. “Nous sommes 3+3” : la gageure est rude, elle est aussi significative : malgré des structures différentes, des musiciens apprendront à se connaitre, improviser et inventer sous l’égide puissante des grilles standarts de la musique manouche. Curieux fonctionnements humains que celui de l’imaginaire commun et partagé : Le liant révèle une surprenante force… À l’évidence ces musiciens sont reliés par une identité qui les dépasse et aide à leur dialogue. Le culturel sensibilise et rapproche. Presque logiquement ce sera sous forme d’une vraie dégustation à l’aveugle : le standart aux yeux bandés, passé dans l’inconscient collectif, en disant peu son nom, permettra toutes les improvisations. Quelque fois, amicale moquerie, on citera les très célèbres Nuages, Sweet Georgia Brown ou encore Minor swing mais le queez n’est pas vraiment nécessaire ici. Pas de dénomination, aucun cours didactique : on vit et on improvise depuis ce qui nous relie. Proust disait que la facilité était notre véritable identité. Nous allons naturellement vers ce que nous sommes. L’exigence laborieuse nous éloignerai. Facilité confiante, voilà les maîtres mots. Et se refuser encore à toute mollesse sera le fourneau alchimique du morceau manouche. Cette tension suspendue et turgescente, sa rapidité d’exécution en fait l’intégrité, le sérieux de son implication au bonheur. Le reste, la vie des temps intersticiels, sera vécue avec une farniente assise et avenante, sans noires inquiétudes. On pourrait pourtant concevoir une peur, celle de perdre son public entre chaques propositions. Il n’en est rien. Il émane de ce ces musiciens une assurance intrigante. La musique manouche, très rectiligne, affectionnant le son pur et direct de l’acoustique, si rétive au bruit des balances maladroites, des malheureux larsens, n’a pourtant aucune crainte des temps morts qui pourrait le perdre aux yeux de son public. Le Collectif Swing au contraire en jouera à loisir. Disgressions amusées, bons mots, temps de repos bienveillants. Rien ne semble mettre en danger la mise sur rail traditionnel de la solide pompe rythmique et des soli rapidement égrenés, ceci jusqu’à la montée quasi orgasmique de la grande sève enthousiaste et justifiante. Celle qui ne se révèle qu’en partageant. Témoin la véritable et pourtant confiante experience que nous donneront à percevoir et entendre les deux guitaristes vedettes Simba Baumgardner et Adrien Marco : vitesse et énergie camaradement départagées d’une musique nomade et apatride, mais si filiale pourtant. Peut-ëtre la réponse à la question, le pourquoi de la confiance, réside en ce point atavique. Alors, on me le refusera très certainement, c’est souvent encore l’Amérique ennemie, son rock par exemple qui est le point de mire ironique et pasticheur. On se reprendra ensuite sérieusement, dans son creuset viril, sans nom ni pays, cette musique nomade qui oublie volontairement de designer son lieu pour mieux ressérer ses liens. Miracle centripète qui méritera bien entendu une standing ovation finale chaude à nos coeurs. Fletcher Christian le 12 Décembre 2021 |
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