Émilie HÉDOU Trio

25 septembre 2021

Émilie HÉDOU : chant
Nicolas BLAMPAIN : guitare
Brahim HAIOUANI : contrebasse

Qui sont-ils ?
Presse
C'était comment ?
Vidéo


Photos : Valérie CARREAU



Vidéo et montage : Jean michel MOREAU

C'était comment ?

Émilie HÉDOU trio ou La grâce sans gravité

Début d’Automne...Après un an et demi de silence, celui du virulant virus, La cave du Jazz revient timidement à la charge. Les gestes sont désappris, le dépaysement bien présent. C’est le trio d'Émilie HÉDOU qui essuie les plâtres. Contrecarrer ce curieux décalage et le crachin gris de ce mois de Septembre voilà leur mission. Et quoi de mieux que la passion des voix afro-américaines, des reprises du répertoire de Nina Simone, Janis Joplin, Chuck Berry, Tom Waits ou Etta James, dans l’écrin rouge-rubis de la scène du Lorrez-le Bocage, pour nous faire oublier le prosaïsme mort couché des saisons, en somme le terrible comme bien pauvre réel.

C’est le rôle de la musique qui est ici voyage identitaire, et du petit théâtre, conscience de la dimension de ses corps. L’habit est vintage, la connaissance de soi burlesque. Chaleureuse est la connivence de ceux qui se connaissent depuis l’enfance. Les instruments suivent le sentiment et savent ménager la chèvre et le chou: le trio saura amener par le silence imposé de certaines introductions une joliesse instrumentale souvent due à la guitare lead extrêmement fine et délicate de Nicolas Bamplain et la voix blues gospel chaude à la tessiture largement expressive d’Emilie Hédou. Central, le contrebassiste au slapping envoûtant, son instrument blanchi de collages, Brahim Haiouani se chargera aussi d’être leur ensoleillement de bons mots. Qu'aimable est la comédie que la grâce environne! La grâce sans la gravité, ni plus ni moins, l’agrément du charme, de la vénusté si on oublie ce qui se masque sous l’anglophonie du blues, de la soul et du jazz. Mais le burlesque prendra progressivement le pas lors du deuxième set pour la plus grande joie participative d’un public modeste mais fervent. Oui… Incommune est la grâce que la comédie environne!

Encore une fois, ce qui nous a été proposé ce soir se défini bien comme l’art du bonheur mais avec une énergie chienne et blonde, loin de l’église qui jouxte la salle St-Anne dont le groupe se moquera en stigmatisant avec amusement cruel la réverbération de leurs propres micros. Elle boira aussi directement son vin rouge, bien meilleur pour sa voix. So what… See her bluesy song.

Fletcher Christian le 26/09/2021

 

L'Éclaireur du Gâtinais 6 octobre 2021

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