Le billet de Clairis 2008

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  Trio Elbasan Old Fashion Jazz Band  
Line Kruze Little Victor Doudou Swing Charlier/Sourisse
Opus 4 Dany doriz + Sweet System-  

TRIO ELBASAN 16 Février 2008

Il est à noter qu une certaine morosité, justifiée ou non, plane actuellement en nos régions, en attente des prochaines élections municipales & Pourtant, ce samedi 16 février à la Cave du Jazz de Lorrez, il n en était pas ainsi. Un public nombreux était là, avec cette particularité que nombre de familles étaient venues accompagnées de leurs jeunes enfants, et cela rendait particulièrement sympathique l atmosphère des lieux & Cela dit, le programme musical était à la hauteur des attentes, avec le trio Elbasan, qui a emprunté son nom à une petite ville d Albanie, mais puise son inspiration alentour la Méditerranée, des Atlas aux Carpates, avec des accents encore plus lointains qui vont de l Afrique à l Orient. La promesse donc d un grand voyage mélodique, avec des guides de talent, Thierry Vaillot en tête, leader du groupe et fondateur de la formation Hürlak, que nous connaissons bien, et accompagné d artistes d expérience : Éric Onillon à la contrebasse et Héloïse Lefebvre au violon, celle-ci forte d une pratique de son instrument de treize années. Elle le découvrit à cinq ans : alors, devinez son âge ! Et elle est déjà fantastique, cette Héloïse, avec son jeu élégant et sensible, du bout des doigts ou du crin de l archet, et bien des hommes du public se sont peut-être pris à rêver de s appeler Abélard. Enfin pour quelque temps, car la fin de l histoire peut faire hésiter, même si leurs amours ont des goûts d éternité ! & En tout cas, ce trio fut apprécié, c est le moins que l on puisse dire car, en dépit de l heure tardive, deux longs rappels, entrecoupés d une ovation debout, furent nécessaires pour garder un peu plus ces musiciens avant de les laisser, bien à regret, regagner leurs provinces lointaines & Entre temps, l aventure, qui débuta d emblée par une grande flamboyance instrumentale, fut superbe, déroutante souvent, car la traversée de paysages que l on pensait connaître, entre vibratos et chants des cordes, au travers d une grande sophistication des arrangements, était chaque fois différente de l attente. On était à la fois là et ailleurs, mais toujours dans une atmosphère musicale originale et colorée, qui chante dans l esprit et crée l émotion dans le cSur. Nous étions sous le charme de la vision personnelle de Thierry, de celle aussi d Héloïse, qui à la fois perturbent et enchantent, avec des accents jazzy et nomades qui transportent. Du grand art. What else !


Old Fashion Jazz Band 29 mars 2008

Qui ne connaît pas le Old Fashion Jazz Band, chantre du Jazz New Orleans, le vrai, celui de là-bas, encore vivace down the South Coast, que charient toujours les eaux de Mississipi ! Si Patrick Richard, ce soir-là du 29 mars 2008, a pu se libérer des innombrables concerts qu il doit en permanence donner aux Saints du Paradis, il a pu voir que la Cave du Jazz ne l oubliait pas, en invitant le groupe qu il avait créé et dont il avait été longtemps le leader, un groupe qui ne déméritait pas. Car l ambiance colorée de la Nouvelle Orléans était toujours là, avec sa bonne humeur, les mimiques comportementales et l exubérance musicale, sa tendresse aussi, et surtout ce plaisir du partage avec le public, lequel fut d ailleurs mis à contribution pour donner la réplique, a capella, aux chants du trompettiste Éric Luther, le propre fils de Claude, et du guitariste-banjoiste Philippe Ormancey, lorsque ces deux-là ne se lançaient pas dans de grandes joutes scattées... Oui, beaucoup de talent et d échange, de la part des musiciens de ce Jazz Band, qui ne font qu un avec leur instrument et qui sont en symbiose parfaite les uns avec les autres. Henri Gioanni, à la clarinette sax-soprano, eut souvent des accents de Béchet, et pas seulement lorsqu il interprêta la toujours inoubliable Petite Fleur  de Sydney, émotion garantie & Et puis il y eut Philippe Forestier, avec des solos de contrebasse toniques et Pierre Patrigeon qui marqua à la batterie le rythme sans excès de puissance, en respectant ses compagnons de route. Oui, ce fut pour tout cela une soirée réussie, en compagnie de Bechet, du Duke, d Armstrong, dont Éric prit de temps en temps les intonations & Deux rappels pour conclure, Oh when the Saints , bien sûr, avec pour certains d entre nous une dernière pensée pour le regretté Patrick, et ce dernier morceau titré Dans les Rues de Lorrez-le Bocage , avec tout de même une forte réminiscence avec un autre lieu, celui d Antibes !


Line Kruze Quartet 24 mai 2008

Aux premiers temps de « Caravan », qui débuta le concert, on comprit qu ' il en serait différent, ce soir du 24 mai à la Cave du Jazz. Un quartet au lieu du quintet prévu, certes, mais des musiciens de haute volée qui firent qu'on pouvait s'interroger d'ailleurs sur l 'intérêt d'une formation plus étoffée. Celle-ci frisait la perfection. Pour accompagner Line Kruze, le mexicain Heri Paredes au piano, Claude Mouton le fidèle à la contrebasse, et le cubain Abraham Mansfarroll aux percussions, un trio de choc pour accompagner dans son voyage la descendante présumée, vu son tempérament de feu, de quelque viking du temps jadis. Une jeune femme qui eut été sans doute familière des drakkars, pour découvrir le monde et alimenter son imaginaire musical, au travers d un répertoire allant de l'atmosphère manouche aux ambiances latino ou africaines, mais avec des créations qui lui sont propres. Alors Line, c'est un violon, aux nuances infinies, inspiré et flamboyant, qui chante ou qui scatte sous l archet sensible ou le doigté expert, en harmonie avec son corps qui se coule dans les mouvements de l 'instrument, au gré d une rythmique à l'écoute et inventive. Que d applaudissements chaleureux de la part du public conquis, avec parfois ce sentiment qu'il est presque un peu sacrilège de perturber un jeu aussi élaboré ! Et l'étonnement vient aussi, lorsqu on est plutôt fan d'un jazz traditionnel, de découvrir que l'on écoute avec Line du jazz aux accents très contemporains, sans les excès d une musique qui est bien souvent plus intellectuelle que voluptueuse ou festive. Il y a de la magie, chez cette musicienne d'exception, et ce fut pour beaucoup une soirée rare à Lorrez-le-Bocage.


Little Victor 14 juin 2008

Pour la dernière soirée précédent les vacances proches, le “blues” était au rendez-vous à la Cave du Jazz. Du blues en vague à l’âme ? Non pas parce que le public, sollicité par la quantité de propositions festives qui marquent le mois de juin, était un peu moins nombreux qu’à l’habitude ; non pas parce que l’époque est à une certaine morosité conjoncturelle bien entretenue par la presse en quête d’audimat (car il est vrai que les mauvaises nouvelles interpellent plus que les bonnes !) et qui marque forcément les esprits. Du blues, enchantement du cœur ? Oui, parce qu’il s’agissait de ce blues authentique qui est à la base du jazz et qui sait être, au travers de l’état d’âme en souffrance ou en rupture, léger et souvent teinté d’humour, pour mieux lutter contre la grisaille de la vie et parce que Little Victor le voulait “décoiffant”, ce blues, accompagnant le chant d’attitudes du corps et du geste propres à la décontraction, maniant ses instruments, harmonica et guitare, en surprenantes postures avec une fausse désinvolture. Tout cela cadrait bien avec le côté plus intimiste de la salle, d’autant que les musiciens qui accompagnaient le bluesman, Reno Caws à la contrebasse et Lucky Lobillo à la batterie, contrebalançaient le jeu par une présence efficace mais plus discrête. Un spectacle donc équilibré, mais dont la rythmique entraîna quelques couples à danser. Le public conservera sans nul doute un souvenir enchanté de cette soirée.


Doudou swing septembre 2008

Doudou Swing Quartet 20 septembre 2008 Pour sa reprise de rentrée, La Cave du Jazz accueillait, ce 20 septembre, le Doudou Swing Quartet, un groupe swing-manouche managé par le guitariste Philippe Cuillerier, dit Doudou. Ce n’était pas une découverte, puisque nous avions fait leur connaissance sous forme de trio, en 2004, avec les fidèles Victorine Martin, à la guitare rythmique, et Antonio Licusati, à la contrebasse. Nous nous attentions à découvrir le nouveau venu du quartet, Émy Dragoï, accordéoniste tsigane de renom : appelé dans sa Roumanie natale, il se trouva remplacé par Philippe Mallard, accordéoniste du groupe Quartier Libre… Ce qui est toujours extraordinaire, avec des musiciens talentueux, c’est que ces remplacements ne se sentent pas : la complicité est toujours présente, avec cette impression que la cohésion est le fait d’un groupe qui travaille toujours ensemble. Alors ce fut une soirée bien agréable, un peu déjantée parfois, rythmée à plaisir par les cordes, tantôt vives, sous l’accélération de la pompe de Victorine, tantôt douces sous l’archet d’Antonio, en accompagnement du jeu mélodique de Philippe ou de la voix de Doudou, chantante en historiettes ou en scat. Avec ce dernier, l’échange avec le public est tellement simple qu’une corde cassée est l’opportunité de remarques spontanées ou d’anecdotes sur les manouches qui font chaque fois mouches chez le spectateur. Et le public n’est pas passif et scatte même très bien sous la demande de Doudou, qui en vante l’effet thérapeutique en période de morosité… Un grand plaisir du partage, donc, en appréciant, ce qui n’est pas courant, des textes en français… toujours pleins d’humour, parfois plus caustiques comme ces “bancs publics”, (lire plutôt “fonds publics”) sur la musique de Brassens mais dus à la plume de Victorine, ou encore parfois plus…, comment dire,… lorsque fut évoqué dans “Vive les rondes”, la figure inquiétante d’un certain Landru, en recherche permanente de l’âme sœur pour lui tenir compagnie, Doudou commentant : “la place d’une femme n’est-elle pas au foyer ?”. Au final, une soirée appréciée, anti-morosité, et qui se prolongea par deux rappels.


Charlier / Sourisse quartet 20 octobre 2008

Un “avis de tempête sur le Jazz” avait été lancé sur le net par Jazzy 77, pour inviter le public à soutenir par sa présence les spectacles de la Cave. Sous les vents boursiers dévestateurs et les nuages sombres de la morosité, il est des coins de ciel bleu qu’il faut en effet à tout prix préserver, pour les artistes, bien sûr, qui travaillent toujours beaucoup pour pouvoir donner toujours plus et toujours mieux, et, côté public, pour le plaisir de pouvoir les écouter et les rencontrer, de pouvoir participer au partage. On ne saura jamais, cette soirée du 11 octobre, qui fit venir le public, du Quartet Charlier-Sourisse ou du message des organisateurs de la Cave. Mais il y avait du monde ce samedi-là ! Il est vrai que le talent de ces artistes, sur qui plane l’esprit d’un Didier Lockwood, ne pouvait que séduire les afficionados mais aussi beaucoup des amateurs de bon Jazz, d’un Jazz qui reflète à la fois l’authenticité de ses racines et le renouveau de musiciens de grand talent. Car c’est à un tourbillon musical que nous conviaient Benoît Sourisse à l’orgue Hammond et André Charlier à la batterie, des compères de longtemps, accompagnés par des pros comme Stéphane Guillaume au saxophone et Pierre Perchaud au banjo ou à la guitare. Deux albums servirent de base à la rencontre : “Eleven Blues” et “Héritage”, avec la confrontation jadis logiquement improbable de l’orgue et du banjo, deux instruments si différents, l’un sédentaire et aérien et l’autre nomade et terrestre… Un vent de tempête musicale sur la salle Sainte-Anne, mais – et c’est là que se révêle la qualité du programme, avec un choix parfaitement dosé des morceaux. Un équilibre sur le fil, avec alternance de tempos enlevés, où l’osmose du groupe fait merveille pour maîtriser la flamboyance et les interférences en fortissimo de composantes mélodiques complexes, de scats instrumentaux, et des instants d’apaisement qui tempèrent les bourrasques folles et permettent une respiration nécessaire au cœur de la tempête. “Edge of dream” fut de ces instants magiques où l’esprit reprend son souffle. Et puis le déchaînement reprend tandis que sur scène les musiciens semblent habités par leur symphonie. Corps et instruments sont devenus musique, tout participe à l’expression dans des scènes un peu shamaniques où tout exulte mais où l’esprit passe, jusqu’à cet instant de magie où tout se figera, des corps à l’expression des visages, des instruments au grand silence. Sommes-nous dans l’œil de cyclone ? Les secondes passent lentement… Plus tard, sous le doigté ou le souffle, ce sera “Le langage des Sages” qui sera proposé, beau titre qui justifie le programme et qui sera suivi pour terminer sur de l’insolite avec la rythmique un peu folle de “L’improbable Afrobeat” et, en rappel, avec un morceau où l’orgue Hammond montre sa capacité de passer des sonorités aériennes à un rendu bizarre, qui colle avec le dernier titre “Bestiole”… Une soirée qui sans doute laissera des traces dans les esprits des spectateurs.


OPUS 4 novembre 2008

Le voyage nous conviait à découvrir, ce 15 novembre à la Cave du Jazz, des paysages bohémiens, entre plaines et forêts, fleuves et montagnes, des paysages qui vibrent dans les cSurs, car chaleureux et colorés, expression de la vie rude des villages où la musique était omniprésente, dans les soirées froides et longues d automne et d hiver ou les fêtes de printemps et d été. Alors Opus 4 en est un guide magistral, avec quatre compagnons fidèles qui ont trouvé une subtile harmonie entre des origines qui marient Méditerranée et Bohême & Dans leurs bagages, une extrême maîtrise instrumentale des cordes, une sensibilité qui s accorde à merveille avec le folklore slave, qu il soit russe, arménien, roumain, géorgien, yiddish et, bien sûr, tzigane ou encore manouche, au travers de l évocation de Django & C est donc à un tourbillon musical que nous convient des cordes animées par le swing et la vitalité, où Piotr Sapieja éblouit sous l archet ou le doigté avec son violon classique ou encore son Stroviols , cet étrange violon à pavillon à la sonorité particulière & Du grand art relayé par les talentueux Serge Camps, Pierre Procoudine-Gorsky et Bruno Ossola. Et à la qualité musicale, à l interprétation originale, il faut ajouter l humour, dans le chant, avec des paroles parfois engagées lorsqu est évoquée la déprime au Kremlin, le Rapp remplaçant l Internationale, ou pastichantes, sur un air de Dutronc, Il est cinq heures, Moscou s éveille & . D autres noms passent : Sacha Dystel, Khatchatourian, Gilbert Bécaut. Le programme est éclectique, et l on retrouve des airs que l on aime. On se prend à rêver aux Yeux Noirs  de Nathalie , dans la chaleur du Café Pouchtkine, ou à la rencontre de Cosaques, non loin de la Volga et ses bateliers, dans la grande plaine où chante l Alouette et où danse le sabre & Il y a de la prouesse dans le jeu musical, sans compter des acrobaties magistrales, comme pour les Les deux guitares  cette superbe séquence de guitare à deux mains de Serge et de Piotr, ou encore pour L alouette  celle d un verre remplaçant le médiator, un verre qui sera lancé à la russe, en fin de séquence, en fond de scène.
La force du quartet, c est aussi le contact avec le public, ce soir-là nombreux comme jamais : les organisateurs durent rajouter des chaises ! Et c est le public qui composa le deuxième set. Bravo Opus 4, ce fut magistral, entraînant la participation de la salle dans ses battements de mains & Les rappels furent nombreux, ponctués au final par une standing ovation .


Dany Doriz decembre 2008

Une première gâtinaise, en ce 6 décembre 2008 : La Cave du Jazz se déplaçait de la salle Sainte-Anne de Lorrez-le-Bocage à la salle des Fêtes d Égreville. Avec éclat garanti, puisqu elle accueillait Dany Doriz en quintet et le trio vocal féminin de Sweet System, et cela en partenariat avec l association locale ÉCLAT. Pardonnez le jeu de mot ! Mais c était une soirée en perspective des plus brillantes, et le public ne s y trompa pas, puisqu il vint, nombreux comme jamais, applaudir un ensemble swing qui fait le bonheur du Caveau de la Huchette à Paris et des grandes scènes internationales & Il faut évoquer en premier le charme des three swinging ladies , séductrices en diable : la française Cathy Nominé, la néerlandaise Martineke Kooistra et la russe Katia Lioubinskaia. Un cocktail explosif qui vous replonge dans le swing des années 1930-1940, avec une présence où la sensualité et l humour se conjuguent naturellement avec une séduction de tous les instants, dans le mouvement des corps, silhouettes fluides marquées sur le cSur d une fleur rouge et où le classicisme du noir - du boléro à la jupe jusqu aux gants qui emprisonnent tout l avant-bras -, met en valeur carnation, sourires et attitudes ravageuses, selon le rythme des harmonies vocales que soutient quand elles ne sont pas à capella, un ensemble de musiciens hors pair. Il y a là, bien sûr, Dany Doriz et le jeu inspiré de son vibraphone, qui accompagne superbement le chant, avec son instrument au timbre moelleux et chatoyant, sous la dextérité et le touché incomparable des mailloches ; Philippe Duchemin au clavier, avec un doigté époustouflant, capable de la plus grande flamboyance ; Patricia Lebeugle et sa contrebasse, que l on prend le plus grand plaisir à regarder jouer, quant on s extrait de la danse de notre trio, car elle fait véritablement corps avec sa basse ; et puis il y a René Gervat, à la clarinette, Didier Dorise, à la batterie & des pros ! Alors , bien sûr, c est avec un plaisir extrême qu on se laisse porter au souvenir de Ray Charles, de Benny Goodman ou de Lionel Hampton, ou encore de Boris Vian & Une soirée festive, enjouée, qui restera dans les mémoires, où l on n oubliera pas la séquence de piano à quatre mains offerte par Philippe et Dany, et ces deux rappels qui conduisirent, avec le sentiment du déjà , jusqu à minuit. Un coup de chapeau, aussi, à l équipe de la Jazzy 77 (sans oublier l ami Christophe Rigault, de l association Les Briardises ), pour son action, tant au niveau de l accueil des musiciens et du public, de la compétence technique (pour le son et les lumières) que de sa disponibilité pour avoir construit avec le partenariat d ÉCLAT, un tel spectacle, car, pour des bénévoles, chapeau ! Merci à tous d avoir contribué à ce Midnight Sun à Égreville, mené de main de maître par le Dany Doriz quintet et Sweet System !